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Dominance, meute et hiérarchie : un fléau pour nos chiens

Aujourd’hui, nous nous attaquons à un sujet compliqué et discuté dans le milieu du chien : Ce dernier est-il dominant ? Les individus s’organisent-ils en meute ? En groupe social ou familial ? Le thème a été maintes et maintes fois abordé par les éducateurs et comportementalistes canins, avec chacun sa manière de l’aborder.

À travers cet article, nous aimerons exposer à notre tour notre vision des choses à nos élèves et plus généralement à nos lecteurs. Pourquoi nous exprimer sur le sujet ? Pour la simple raison que nous cherchons à faire en sorte que le chien (et bien d'autres animaux) soit respecté en tant qu’individu ainsi que dans leurs besoins et leurs envies et que la dominance et la hiérarchie ne sont sûrement pas un biais pour eux d’y parvenir.

Partant de ce postulat, nous voulons que notre relation avec ces individus soit la plus stable et plaisante pour nous. Or, il est bon de rappeler qu’un humain « dominant » est un humain qui cherche à avoir ce qu'il veut par la peur, la confrontation, la force et en faisant mal. Nous ne voulons rien de tout ça, nous voulons être motivant, source d'épanouissement, un guide pour notre chien, pour qu'il puisse évoluer en toute quiétude dans son environnement et dans sa vie. Nous prônons le respect des êtres avec lesquels nous travaillons et/ou partageons notre vie, qu’ils soient chien ou humain.

Pour nous aider à se questionner, mais aussi à trouver des pistes de réponse à ce sujet, nous nous sommes notamment appuyés sur des articles écrits par des chercheurs en éthologie.

Pour commencer, les concepts d’hiérarchie et de dominance sont apparus dans les années 50. Plusieurs observations furent menées sur différents individus, mais ces derniers se trouvant en captivité, leurs besoins ne se trouvaient comblés comme il se devait. Plusieurs personnes dont le docteur David L. Mech, un zoologiste américain, mènent ces recherches.

Dans les années 70, il sortit un livre sur la dominance intra spécifique chez le loup (livre écoulé a environ 110 000 exemplaires) en instaurant le concept de mâle et de femelle alpha dans une meute de loup, en se basant sur les données alors connues à l’époque.

Or, le manque de ressources et l'épanouissement des individus étant limités (pas de chasse, besoins non remplis) et le fait que les individus présents en captivité ne venaient pas toujours du même groupe social (pas de la même famille) donnaient lieu à de nombreux rapports de force entre eux pour accéder à certaines ressources. En effet, leur rareté en faisait des sources de conflits. En ignorant le contexte, ces observations mettaient donc en lumière une dominance entre les individus étudiés.

Dans les différents groupes observés se dégageaient donc des individus plus forts que les autres et donc des « dominants » dorénavant appelés mâles « alpha » et femelles « alpha ». Quelque années plus tard et d'autres études et observations ayant été menées cette fois-ci sur des populations en libertés, le Dr. David L. Mech reviendra sur ces termes en décrétant :

« Le terme d'alpha n'est pas vraiment correct pour décrire la plupart des meneurs de meute de loups [...] les scientifiques les appellent maintenant « mâle reproducteur » et « femelle » reproductrice » [...] »

Je vous invite d’ailleurs à aller voir la vidéo :

youtube

Ce dernier utilise même des termes comme : leader, meneur naturel, papa et maman loup qui sont des termes bien plus juste que « mâle et femelle alpha ».

Pourquoi cette longue partie sur le loup ? Car de nos jours encore beaucoup de personnes se plaisent ou se complaisent dans le fait que les chiens sont des descendants des loups et qu'encore beaucoup de particuliers ou professionnels font l'analogie entre chiens et loups. Pourtant, à l’heure actuelle, nous ne savons toujours pas avec exactitude comment le chien est devenu une espèce domestique. Nous savons cependant que le chien et le loup appartiennent à la même espèce celle de canis lupus comptant 37 sous-espèces. Le loup est canis lupus lupus tandis que le chien est canis lupus familiaris.

Chercher des origines communes est compliqué car de nos jours, nous ne connaissons toujours pas le procédé de domestication du chien. Le 1er chien préhistorique serait apparu il y a environ 33 000 ans en Sibérie, puis quelques années plus tard en Europe, Asie et moyen Orient.

Il semblerait donc que le chien et le loup aient des ancêtres communs, la scission entre ces deux espèces ce serait définitivement opérée il y a environ 14 000 ans, menant aux races que l'on connaît actuellement.

Cet ancêtre commun serait maintenant disparu. Je vais maintenant citer une nouvelle fois quelqu’un, Alexandra Horowitz, docteur en sciences cognitives, enseignante et chercheuse au département de psychologie animale du Barnard Collège de New York. Voici un extrait de son livre « Dans la peau d’un chien » :

« Principes de dressage et études scientifiques sont en désaccord. Les dresseurs sont nombreux à fonder leur rapport aux chiens sur une analogie avec le loup. Les scientifiques connaissent mal le comportement naturel du loup, et le peu qu’ils en savent contredit bien souvent les fondements de cette analogie. »

Voyez ici qu'est utilisé le terme de « dresseur », personne se basant sur la dominance inter et intra spécifique pour souvent régler des problèmes comportementaux. Ce sont aussi des personnes se basant uniquement sur leurs constatations personnelles, avec des interprétations biaisées par une fâcheuse tendance à vouloir être un humain dominant autant envers les chiens qu’envers les autres animaux tel que l’humain. Dans ce dernier cas, bien souvent, l'homme est le dominant de la famille et encore une fois, Alexandra Horowitz corrobore cette hypothèse :

« L’analogie avec l’organisation de la meute garde un grand attrait pour beaucoup, surtout si l’homme est placé dans le rôle du dominant. »

De par notre interprétation personnelle et nos constatations, nous avons pu remarquer que souvent l'homme - le vrai - aime être au cœur de tout, mais aime se croire plus puissant que les autres individus l’entourant. Cette analyse se mélange aussi avec un certaines autodérision (car oui nous sommes des hommes) au concours préféré des hommes, à savoir qui a le plus grand appareil reproducteur, chose vraisemblablement importante pour leur confiance en eux et pour leur légitimité à être le plus puissant du groupe. Les femmes, elles, sont souvent reléguées au rang de soumise, chose encore exprimée dans la société actuelle où l’homme est souvent au premier rang, pour qu’ils puissent exercer le plus de machisme possible (évidemment, je ne parle pas de tous les hommes).

Aussi, Laurent Meltzer se pose ces questions à propos de la dominance intra-spécifique et interspécifique (entre différentes espèces) :

« Le but profond, pragmatique, de la hiérarchie est la survie du groupe intra-spécifique : comment donc alors un individu d’une espèce pourrait-il être le dominant d’un groupe d’une autre espèce ?

Sans moyen de communication interspécifique, avec des organisations sociales, des besoins, des buts, des modes de vie, des perceptions de l’environnement et des cognitions différents ? Impossible. »

En lisant cela, la dominance telle qu’exposée actuellement par un bon nombre de professionnels ou de particuliers est-elle vraiment ce que l'on croit ?

De par notre interprétation personnelle et nos constatations, nous avons pu remarquer que souvent l'homme - le vrai - aime être au cœur de tout, mais aime se croire plus puissant que les autres individus l’entourant. Cette analyse se mélange aussi avec un certaines autodérision (car oui nous sommes des hommes) au concours préféré des hommes, à savoir qui a le plus grand appareil reproducteur, chose vraisemblablement importante pour leur confiance en eux et pour leur légitimité à être le plus puissant du groupe. Les femmes, elles, sont souvent reléguées au rang de soumise, chose encore exprimée dans la société actuelle où l’homme est souvent au premier rang, pour qu’ils puissent exercer le plus de machisme possible (évidemment, je ne parle pas de tous les hommes).

Aussi, Laurent Meltzer se pose ces questions à propos de la dominance intra-spécifique et interspécifique (entre différentes espèces) :

« Le but profond, pragmatique, de la hiérarchie est la survie du groupe intra-spécifique : comment donc alors un individu d’une espèce pourrait-il être le dominant d’un groupe d’une autre espèce ?

Sans moyen de communication interspécifique, avec des organisations sociales, des besoins, des buts, des modes de vie, des perceptions de l’environnement et des cognitions différents ? Impossible. »

En lisant cela, la dominance telle qu’exposée actuellement par un bon nombre de professionnels ou de particuliers est-elle vraiment ce que l'on croit ?

Le chien avec du charisme est également fréquemment caractérisé de dominant. Certaines fois, vous pouvez observer des chiens se tenant bien droit et marchant avec assurance, ces derniers seront souvent plus respectés que d’autres et les conflits se tiendront souvent loin de lui, est-il pour cela dominant ? Chez une autre espèce telle que sapiens, certains individus sont souvent charismatiques et éteignent les tensions, en est-il dominant ? Non, il s’agit juste d’individus sûrs d’eux, imposants un calme seulement par leurs présences et par le flegme qui se dégage de leur aura. Il en est de même chez le chien, certains sont impressionnants pour les autres, ils n’en sont pas pour autant belliqueux.

Pour nous, de part ces exemples, les études scientifiques récentes, nos expériences de vie, rien ne nous pousse à croire en cette folle théorie de la dominance. Nous savons maintenant et depuis de nombreuses années que toutes ces théories appliquées aux loups sont fausses, alors pourquoi ne le seraient-elles pas pour le chien ?

Nous savons aussi maintenant que le chien est plutôt un animal solitaire, qui choisira de s’allier avec d’autres individus à certains moments où cela lui rapporte. En observant les populations de chiens sauvages, qui sont tout de même la majorité des représentants de l’espèce (environ 80-85 % des individus), nous avons pu remarquer que si ces chiens féraux sont solitaires, ils s’intègrent également dans des groupes fluctuants, au gré de leurs envies et de leurs besoins. Comment ces derniers pourraient-ils donc s’organiser de manière hiérarchique ?

Malgré ces études et analyses menées depuis quelques années, cette représentation du chien de meute avec un mâle ultra dominant persiste. La faute à certains prétendus éducateurs, appelés dresseurs, qui croient encore travailler avec des animaux sauvages qu’il faut fermement punir quand ils produisent des comportements « indésirables », de peur de se faire submerger par un animal qui a pertinemment choisi de venir vivre auprès de l’humain.

Tout en sachant que pour l’animal, la survie de l’espèce est l’une des choses les plus importantes, pourquoi le chien choisirait de dominer l’humain qui le nourrit, le loge, lui procure du plaisir ? Pour rien au monde il ne choisirait ce chemin envers l’humain, nous ne sommes pas dans La planète des singes (rires). En bref, éloignez-vous de tous ces gens qui prônent la supériorité de l’homme par rapport à l’animal, vous verrez qu’en arrêtant ce perpétuel rapport de force, vous trouverez une relation saine et équilibrée avec l’animal. Prenez-le en tant qu’ami, compagnon de vie, cherchez à lui faire plaisir pour avancer avec lui, il n’est pas là pour voler votre place, seulement pour la faire à vos côtés.

Fuyez ces pseudo-éducateurs pratiquants des techniques aversives et nuisibles pour votre chien ou ceux pratiquants du pseudo-positif, avec des punitions à gogo et inhibition de l’animal, le tradi-bonbon c’est comme le coercitif, c’est non. Ne lui faites pas mal, ne lui faites pas peur, ne le forcez pas à faire des choses qu’il ne souhaite pas faire. Préférez les apprentissages dans la gaieté et le plaisir, laissez-le choisir sa voie, donnez-lui le choix, aidez-le à prendre les meilleures décisions.

Rapprochez-vous d’éducateurs pratiquants leur métier dans le respect de l’animal et de l’humain, choisir un éducateur et un entourage positif ne peut qu’impacter votre vie positivement. Le chien qui monte sur le canapé n’est pas dominant, ne cherche pas à prendre votre place, il cherche seulement du confort, à être proche de vous. Le chien qui vous grogne dessus n’est pas dominant, il cherche à vous faire comprendre qu’il a besoin d’espace, qu’il faut que vous arrêtiez l’interaction qui le met dans un profond inconfort.

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